La Profondeur de la Mémoire
Quand la danse devient mémoire
Créée par la chorégraphe de renom Tong Ruirui, La Profondeur de la Mémoire est une œuvre chorégraphique majeure consacrée à la mémoire collective et à la lumière de l’humanité au cœur des ténèbres.
Inspirée du livre d’Iris Chang The Rape of Nanking, la pièce revisite à travers le langage du corps les tragédies de 1937 à Nankin — mais surtout, elle interroge la résilience, la compassion et la vérité face à l’oubli.
Une traversée des consciences
Entre passé et présent, la pièce fait dialoguer cinq figures réelles, toutes liées à cette page bouleversante de l’histoire :
John Rabe, l’homme d’affaires allemand qui fonda la Zone de sécurité de Nankin ;
Minnie Vautrin, la missionnaire américaine qui protégea des milliers de femmes réfugiées ;
Li Xiuying, survivante et symbole du courage féminin ;
Azuma Shiro, soldat japonais repentant ;
Iris Chang, la journaliste et écrivaine qui consacra sa vie à faire connaître la vérité.
À travers ces destins croisés, la chorégraphie tisse un réseau d’émotions — douleur, culpabilité, foi, révolte et espoir — et révèle la complexité des âmes humaines confrontées à l’indicible.
Une esthétique de la vérité
Tong Ruirui refuse toute recherche de “beau” au profit du “vrai”.
Sur un plateau épuré, la danse se fait cri intérieur. Les gestes, d’une intensité presque sculpturale, traduisent l’affrontement entre la mémoire et l’oubli, entre la barbarie et la lumière.
Chaque mouvement devient un acte de résistance : se souvenir, c’est refuser l’effacement.
« Se souvenir de l’obscurité pour mieux voir la lumière. »
— Tong Ruirui
Une œuvre universelle sur la mémoire et l’humanité
La Profondeur de la Mémoire n’est pas un récit linéaire, mais une mosaïque de souvenirs, d’émotions et de questionnements.
Les scènes se répondent comme autant de fragments de conscience — la foi ébranlée de Vautrin, la honte des soldats, la douleur muette des survivants, la détermination d’Iris Chang.
Ce n’est pas une reconstitution historique, mais une méditation sur ce que signifie rester humain.
Une distribution internationale
Cette version présentée à Paris réunit 40 danseurs venus de Chine, de France et du Japon, unis par le même souffle.
Les lumières et la musique, minimalistes et enveloppantes, accompagnent les corps dans un dialogue sensoriel d’une rare intensité.
Les moments phares incluent :
La Danse des Âmes — un tableau collectif d’une puissance hypnotique ;
Li Xiuying : la dignité en résistance — un solo dédié à la force féminine ;
Iris Chang : l’écriture de la mémoire — conclusion poignante sur la quête de vérité.
Tong Ruirui : la sincérité comme langage
Directrice artistique et chorégraphe principale du China National Opera and Dance Drama Theater, Tong Ruirui est reconnue comme l’une des figures majeures de la scène chorégraphique chinoise.
Lauréate du Prix Wenhua, du Prix de la mise en scène, du Prix du Lotus d’Or et du Prix national des arts de la scène, elle signe ici une œuvre d’une intensité rare — un hommage à la vérité, à la dignité et à la mémoire partagée.
Pourquoi voir cette œuvre ?
Première pièce de danse-théâtre chinoise présentée dans un théâtre national français.
Un dialogue entre l’histoire et la mémoire universelle.
Une expérience scénique d’une intensité émotionnelle rare.
Une rencontre entre Orient et Occident à travers le langage universel du corps.
La Profondeur de la Mémoire est plus qu’un spectacle : c’est un acte de mémoire, un hymne à la dignité humaine, et un pont entre les peuples — pour que la lumière ne s’éteigne jamais.