Description
Pour prolonger l’élan collectif de leur constitution de partie civile dans le procès du financement Libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, Anticor, Sherpa et Transparency International France, les trois associations citoyennes de lutte contre la corruption en France, se réunissent à nouveau pour vous présenter La Corruption en Images, premier festival de cinéma consacré à la lutte contre la corruption.
Cette journée s’adresse à toutes celles et ceux qui veulent comprendre en profondeur la corruption et ses impacts sur notre société. Un rendez-vous fort, engagé, à quelques jours seulement de la Journée Mondiale contre la Corruption (9 décembre).
Au programme
1ère partie
14h30 – 16h30 : Projection du film Un homme intègre de Mohammad Rasoulof · Iran · 2017 · 1h57
Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l’élevage de poissons d’eau douce. Une compagnie privée qui a des visées sur son terrain est prête à tout pour le contraindre à vendre. Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ?
16h30 – 17h15 – Table ronde : Résister à la corruption pour protéger l’espace civique : le cas de l’Iran
Comment fonctionne une société quand la corruption a imprégné tous les niveaux de la vie quotidienne ? Une conversation sur l’accumulation du pouvoir, le vécu du peuple iranien et le rétrécissement de l’espace civique pour les artistes, militant·es, et les citoyens et citoyennes en Iran. Avec Chowra Makaremi, autrice et anthropologue au CNRS à Paris.
17h25 – 17h30 – Projection du film Skyscraper de Davit Shekirladze · Géorgie · 2021 · 5’
Skyscraper a remporté le concours de courts métrages organisé par Transparency International Géorgie en 2020 et un prix décerné par l’UNCAC Coalition en 2021, pour sa description simple, sans
paroles et universellement compréhensible du fonctionnement de la corruption et des conséquences dévastatrices qu’elle peut avoir pour la cohésion sociale, la démocratie et l’économie.
17h30 – 18h00 – Table ronde : Défense de la démocratie et lutte contre la corruption : un front inévitablement commun ?
Partout où la démocratie est malmenée, la société civile a fait de la lutte contre la corruption un puissant mot d’ordre. En témoignent les slogans brandis dans les cortèges en Géorgie, en Hongrie, au Brésil, en Inde, aux Etats-Unis, en Corée du Sud, en Argentine… Cette convergence des causes explique que les ONG anti-corruption soient les cibles privilégiées des forces illibérales installées au pouvoir, développant une rhétorique qui repose sur un renversement sémantique inédit. Ainsi, les associations qui exigent de la transparence sont soupçonnées d’opacité, celles qui luttent contre la désinformation sont qualifiées de propagandistes, celles qui dénoncent la corruption sont elles-mêmes accusées de corruption. À la lumière de l’expérience des chapitres étrangers de Transparency International, cette table ronde propose d’explorer la relation consubstantielle qu’entretiennent ces combats, les mécaniques par lesquelles les ONG anti-corruption se retrouvent marginalisées voire interdites et les leviers de résistance qu’elles peuvent actionner. Et ce, pour interroger leur résilience dans le contexte français en cas d’arrivée au pouvoir de forces illibérales.
18h – 18h25 – Révélation du livre de l’année consacré à la corruption
Transparency International France lance cette année le « Prix Van Ruymbeke », en hommage à l’engagement indéfectible de ce magistrat figure centrale des grandes affaires politico-financières, et en présence de sa fille Caroline Van Ruymbeke. Ce prix littéraire entend récompenser des ouvrages consacrés à la lutte contre la corruption, entendue comme le « détournement d’un pouvoir donné en délégation à des fins privées ou particulières », permettant ainsi d’embrasser de nombreuses problématiques contemporaines : atteintes à la probité, flux financiers illicites, lobbying et influence indue…
Le lauréat sera désigné parmi les 10 ouvrages en lice par un jury présidé par la Grand Reporter Caroline Michel-Aguirre et composé de personnalités qualifiées. L’occasion de mettre en lumière la contribution décisive d’un.e aut.eur.rice au débat de la lutte contre la corruption et de visibiliser des enjeux parfois perçus comme techniques ou difficiles d’accès au grand public.
2ème partie
18h45 – 21h00 – Projection du film El reino de Rodrigo Sorogoyen · Espagne · 2018 · 2h11
Manuel López-Vidal est un homme politique influent dans sa région. Alors qu’il doit entrer à la direction nationale de son parti, il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption qui menace un
de ses amis les plus proches.
21h – 21h30 – Table ronde : La délinquance en col blanc face à la justice
Au terme d’une année marquée par des procès touchant des personnalités politiques de premier plan (un ancien Président de la République, une candidate à la fonction présidentielle), nous reviendrons sur la difficulté de faire la lumière sur les affaires politico-financières ainsi que sur les techniques notamment rhetoriques employées par la délinquance en col blanc pour dissoudre leur culpabilité.
Avec
Eva Joly, magistrate franco-norvégienne, elle a instruit des dossiers politico-financiers notamment l’affaire Bernard Tapie – Crédit Lyonnais, l’affaire Elf et celle des frégates de Taïwan.
Pierre Lascoumes, docteur en droit et diplômé en sociologie (Bordeaux) et criminologie (Montréal). Recruté au CNRS en 1978, il est aujourd’hui directeur de recherche émérite au CEE, Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po.
La table ronde sera animée par Adrien Gravosqui, membre du groupe local d’Anticor Paris et de l’organisation du festival.
Anticor est une association fondée en juin 2002 pour lutter contre la corruption, rétablir l’éthique en politique, et réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants, politiques et administratifs.
Créée en 1995, L’association de lutte contre la corruption Transparency International France défend un plaidoyer auprès des décideurs afin de changer les lois pour renforcer la transparence de la vie publique et les outils de lutte contre la corruption.
Fondée en 2001, L’association à but non lucratif Sherpa regroupe une équipe d’avocat·e·s et de juristes, qui utilisent le droit comme outil pour lutter contre l’impunité liée à la mondialisation des échanges économiques et financiers, et défendre les victimes de crimes économiques.