L’art du mouvement et de la gravité
Pour cette exposition personnelle, Jemison poursuit sa recherche sur les dynamiques du corps en mouvement et sur les contraintes invisibles qui l’influencent. Inspirée par sa résidence au sein de la fondation, elle propose une installation inédite et un film qui scrutent la gravité comme métaphore du désir, du pouvoir ou de la résistance.
Chez elle, chaque geste devient signe : une oscillation, une suspension, une impulsion — autant de micro-récits qui révèlent la manière dont les corps négocient leur liberté au sein des forces physiques et sociales.
Entre clarté et opacité
Le titre ciel clair / eaux troubles évoque d’emblée un double mouvement : la transparence et la densité, la fluidité et la contrainte. L’exposition se déploie comme un paysage sensible où les éléments — l’air, l’eau, la lumière — deviennent des acteurs à part entière.
Les œuvres de Jemison convoquent la perception autant que l’émotion : elles invitent à ralentir, à écouter les frémissements du monde, à prêter attention aux gestes infimes qui traduisent nos états intérieurs. L’artiste y tisse un dialogue entre sculpture, image en mouvement et performance, à la frontière du visible et du ressenti.
Un art de la résistance
Lauréate 2024 du programme Émergence du groupe Galeries Lafayette, Steffani Jemison inscrit son travail dans une réflexion à la fois esthétique et politique. Son œuvre questionne la liberté de mouvement — celle des corps, mais aussi celle des pensées. En plaçant la gravité au centre, elle explore le rapport entre contrainte et libération, poids et légèreté, ancrage et élan.
L’exposition, commissariée par Caroline Honorien, est présentée en partenariat avec Konbini.
Dans l’équilibre fragile entre ciel et eau, entre lumière et densité, ciel clair / eaux troubles déploie une expérience sensible du mouvement. On y entre comme dans un souffle : un espace à habiter, un climat à ressentir, une réflexion poétique sur la gravité — et sur la liberté qu’elle nous inspire.